VTT Ballancourt - Si tu freines t'es un lâche

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S40-Recit de la première sortie à Ballancourt de Juju (9-Archives 2008)

Juju nous conte sa première sortie à Ballancourt en notre compagnie (il y a un an déjà) :

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Ce jour là, d’un beau matin d’automne, je sentis la fièvre monter en moi, le palpitant qui s’active, pourtant l’événement n’était pas d’une ampleur significative mais assez important pour me fournir un stress qui m’emplit de joie. Je me préparais, au départ en essayant d’être précis, calculé et réfléchi mais plus l’heure tournait et moins ma lucidité guidait mes gestes avec précision. Je courais, de droite a gauche, de haut en bas, je monte, je descends, je prends ces chaussures là, mon maillot ici, et zut tiens ! Je remonte, j’ai oublié mes chaussettes dans le placard. L’heure avance toujours, et j’ai cette impression d’être à la traîne alors que je suis dans les temps ! Tant bien que mal j’arrive à la fin de ma check-list et ai toujours l’impression d’avoir oublié quelque chose. Drôle d’impression.

 

Il est 8H, je quitte mon foyer de cette heure matinale pour être certain de ne pas être en retard, encore cette foutue malédiction qui me suit et me poursuit… j’avance, à mon rythme, à mon allure, le paysage défile, je passe devant le clocher du patelin d’à côté, il y a du monde, preuve que les croyants sont encore présents dans ces contrées françaises. Je passe devant la zone, lève les yeux et regarde s’ il y a toujours ces camions garés en ligne, prêts à manger du macadam, et oui ils sont bien là, petite lueur de joie dans celle qui m’emplit déjà.

 

Je continue. Tiens voilà enfin le panneau où siège ma destination finale : Ballancourt sur Essonne, je connais de nom,  mais sans plus,, bien que j’habite à 5 km à côté depuis maintenant 11 ans, curieux cette sensation de connaître sans savoir où l’on est.

 

J’arrive devant l’église, le point de ralliement. Il est 8h25, bon je suis en avance, c’est bon de se sentir en avance, j’aurais même envie de dire que je suis trop en avance mais de l’avance il n’y en a jamais de trop. L’heure tourne, les cloches sonnent la demie, cela fait déjà  5mn que j’attends j’aurais bien dit ¼ d’heure mais la cloche ne se trompe jamais. 10 minutes passent puis 15, ça y est, il est l’heure et je vois alors arriver des camarades, s’asseoir pour sûrement faire comme moi, attendre le reste de la troupe. D’un pas hésitant je leur demande si je suis au bon endroit, des hommes en rouge arrivent, ça y est j’y suis, « ma première sortie VTT ».

 

L’ambiance me semble bonne, cala taquine, cela « chambre » à droite à gauche. Un gars se sépare du groupe puis deux, une grosse voie masculine rauque et puissante  crie de façon significative « PHOTO !»

Je viens alors d’apprendre que dans ce club ils aiment les photos, c’est bien. Je commence à loucher sur les montures des différents adhérents et là je me dis qu’avec mon biclou decathlon je ne fais pas dans la même mesure. Il y a de tout, « giant, lapierre, specialized », il y en a même avec des fourches avec un seul bras, je me dis que cela ne doit pas être évident a gérer.

 

Ensuite deux groupes se forment, un avec des costauds, un autre avec des moins costauds, pour la première  je choisis le groupe des « moins forts » qui doivent sûrement l’être plus que moi.

 

Tout doucement nous nous mettons en route, j’essaie de retenir les quelques prénoms que j’ai attrapés au passage : Sabine, Jean Jacques, Alice, Christophe, Thibaud, pas évident de remettre un prénom sur un visage, j’y arrive tant bien que mal. Nous continuons, il fait bon, le soleil chauffe nos carcasses en mouvement avec une douceur printanier.

 

Ce qui arrive ensuite, et il fallait s’y attendre, la première côte, je mets tout a gauche pour pouvoir monter tranquillement ce dénivelé positif. Et la, rien d’étonnant, c’est dur je sens ces 2 années d’inactivité sportive peser lourd sur les jambes. Dans le bas de la côte le terrain est ferme, les pneus accrochent, tout va bien, malgré ma respiration qui s’apparente à une locomotive, un braquet trop gros qui me fait appuyer comme une bête sur les pédales et une sueur qui remplirait une gourde en moins de deux. Lentement je vois ce passage plein de caillasses s’approcher : première difficulté j’esquive une pierre, retombe sur une autre, l’accroche du pneu est tout de suite moins bonne, un coup sur deux je glisse sur une pierre, et deux coups de suite et c’est fini, je mets pied a terre, tant pis, j’essaye tant bien que mal de repartir mais c’est foutu je n’y arriverai plus. Je finis a pied.

En haut je ne suis pas le dernier, c’est toujours sa  fierté que l’on cache dans sa mémoire, preuve est que je m’en rappelle comme si c’était hier.

 

Nous continuons dans la forêt, je discute à droite, à gauche, ma passion, mon rêve, leur métier, leur famille, j’apprends à connaître qui est qui et comment le club fonctionne. J’aime la manière dont se passe cette sortie, bon enfant, « déconnade », esprit de groupe. Je suis heureux et je crois bien que pour la première fois de ma vie j’ai trouvé un sport qui me plait. Nous voila maintenant sur le plateau, il y a du vent, nous resserrons les rangs pour nous protéger, ce vent là qui va me faire tant de mal à la fin de cette sortie.

 

Nous abordons alors une portion dite glissante, j’essaie de lire au mieux le terrain pour choisir la trace ou il y a le moins de boue. Et là je me retrouve dans une ornière et, erreur fatale, essaye d’en ressortir, la roue avant passe la roue arrière glisse et plaf, me voila couché dans cette boue argileuse et collante. Quelques moqueries fusent mais ce sont de bonnes moqueries celles que l’on a plaisir à entendre.

 

J’ai mal aux jambes et de la joie plein le cœur, je regarde brièvement mon compteur, 20 kms, bon je me dis que si j’ai mal à 20 bornes comment cela va être à 30 et même à 40, car je ne pense pas que nous sommes sur la fin de la randonnée et encore heureux car je serai resté sur ma faim. Jean Jacques nous annonce une halte ! Quel plaisir de se dire que l’on va se reposer brièvement, cela ne peut être que bonifiant. Nous nous arrêtons donc à l’étang de la padole, ce petit hameau de la commune de Mondeville où j’y connais des amis mais l’heure n’est pas à l’apéro et nous nous remettons en chemin.

 

Je me dis que si nous sommes sur le plateau il va bien falloir descendre à un moment donné, et ma réflexion fut correcte, pour ma première réelle descente en VTT  je préfère y aller doucement le temps de prendre des marques pour ensuite mieux gérer. Il y a du sable sur le bas, pas évident de rester stable, cela chasse à l’avant, cela glisse à l’arrière, petite frayeur mais c’est bon, je suis en bas et entier, j’en tire comme conclusion qu’il faut y aller petit a petit sans sauter de marche (façon de parler car des fois vaut mieux sauter une marche plutôt que d’aller dans le fossé) pour ne pas se faire mal, et preuve est que j’avais sûrement raison je n’ai pas fait de chutes sérieuses depuis le début de mon activité.

 

Nous entamons alors notre deuxième sérieuse bosse comme l’on dit dans le jargon vététiste, le terrain est meuble, les pneus accrochent, j’arrive, telle une motrice à vapeur à monter cette côte, en haut je suis tout rouge, tout essoufflé et tout content d’y être arrivé.

 

Suite à notre petite boucle autour de la padole nous entamons un bout de route, en direction de Mondeville, en faux plat montant puis descendant, allez je me dis que nous sommes sur la fin donc j’envoie les watts et me mets debout sur les pédales, je prends de la vitesse, personne ne me suit, j’aurais espérer me « tirer la bourre » mais tant pis, j’ai une satisfaction personnelle d’avoir fait une séquence d’accélération. Nous poursuivons dans Mondeville et passons par un chemin dit « derrière le camping », tiens je ne savais pas qu’il y avait un camping à Mondeville !! Une belle descente est prévue, j’essaye de me mettre devant pour mieux lire le terrain pour prendre de bonnes trajectoires, je m’en sors bien, je suis 2eme. J’espère que je ne vais gêner personne derrière moi. Un single-track s’annonce, je me demande alors la réelle signification de ce terme et je pense que cela doit être un chemin avec des sauts, des virages relevés, et plein de trucs dans le genre. En fait il s’agit d’un chemin étroit qui peut paraître banal mais dés que l’on l’attaque avec de la vitesse il est tout de suite plus amusant.

 

Nous somme bien sur la fin de la sortie, je suis fatigué, j’ai mal aux jambes, mais j’ai déjà hâte de raconter ma sortie à mon père quand je rentrerai. Le retour jusque l’église se fait sans encombre, je ne suis pas le seul à être «  cuit », nous longeons la voie ferrée, passons devant le château et sommes de retour à Ballancourt. 37 Kms au compteur et le cœur rempli de bonheur, il me reste le retour sur Mennecy à faire, 7 km à faire, seul dans ce vent qui me mange le peu d’énergie qu’il me reste, je roule à 25 kms/h, puis petit a petit 23, 21, 20 km/h, je suis carrément H.S., je me pose à Fontenay le long d’une grange, respire et repars tranquillement. Je rattrape Mennecy, passe devant la piscine, je me dis que je n’ai jamais été aussi prés de la fin (faim..). Me voilà devant chez moi, je pose mon vélo devant le garage, marche jusque la porte, rentre en silence, mes parents sont à l’apéro avec mon tonton et ma tata, je m’assois et ça y est, c’est fini. Je suis rentré de ma première rando.

 

Je suis content de ma matinée, 44 Kms au compteur pour une première ce n’est pas si mal, je me suis amusé, changé les idées et attends avec impatience le dimanche prochain, pour de nouvelles aventures. Maintenant, chaque dimanche je suis heureux de retrouver les « copains » et de prendre du plaisir à pratiquer ce sport qui est « mon sport ».

 

Julien.